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Exploration souterraine: Cavernes, Hommes & Techniques

 

 


ABRI (d') ABATTUE : C'est le rythme insoutenable que devra adopter l'amateur d'art pariétal paléolithique s'il compte, dans la même journée, visiter tous les abris ornés de la région des Eyzies. Après l'Abri du Poisson et celui de Cap Blanc, il lui restera encore à voir Laugerie Haute et Laugerie Basse, l'Abri Lartet, le Grand Abri de la Ferrassie, les Abris Blanchard, Castanet et Reverdit… S'il ne musarde pas en route il pourra arriver, avant l'heure de fermeture, à l'Abri Labattut !

 

 

ABRI SOUS ROCHE : Il n'y a pas anguille sous roche au plafond de l'Abri de Gorge d'Enfer mais, bel et bien un superbe saumon découvert en 1912 par un certain Jean Marsan dit Jean le Pêcheur ! L'auteur de ce bas-relief, vieux de près de 25.000 ans, ne fit pas preuve de la traditionnelle vantardise du pêcheur contemporain : son poisson, en effet, mesure tout juste 1 m alors que certains individus atteignent pratiquement le double. Une telle modestie n'est pas de mise pour les « fils émancipés de Jacquou le Croquant » qui ne sont, hélas, que les enfants dégénérés de Cro-Magon.

 

ABRI SOUS ROCHE (Bis) : synonymes : culée de pont, bouche de métro, hall d'immeuble, wagons… De l'âge de pierre à l'âge du pire Le changement dans la continuité 

 

AMENAGEMENT : En règle générale aménager une loi consiste à la vider de sa substance. La sanction est identique s'agissant de l'aménagement d'une grotte à des fins d'exploitation touristique.

 

ART MOBILIER : Aucune des œuvres d'art mobilières crées durant les 30 millénaires du paléolithique supérieur ne porte les signatures Stark ou Lévitan. Etonnant non ?

 

AUDIERNE (Abbé) : Il n'exerça pas son ministère dans le Finistère mais bel et bien dans cet autre bout du monde qu'est le Périgord. Faute d'avoir pu décrocher l'évêché de Périgueux il fonda, en 1874, une chapelle baptisée SHAP dont il devint le vice-président et qui 130 ans plus tard n'a toujours pas changé de millénaire !

 

 

AUJOULAT (Norbert) : On aurait pu le surnommer Bébert… on préféra lui attribuer le sobriquet de Nono jugé plus convivial… un handicap cruel qui n'empêcha pas cet excellent photographe employé par le ministère de la culture de devenir le meilleur poisson pilote des spéléologues opérant dans la vallée de la Vézère.

 

AVRILLEAU : Avec Dieu le père (Pierret) et Dieu m'en garde (Vidal) Avrilleau est l'une des trois divinités chtoniennes du Spéléo-Club de Périgueux, canal historique. Lare psychopompe bienveillant il accueille avec le sourire l'hommage de ses adorateurs, surtout s'il est accompagné d'un joli plan de cluzeau.

Depuis 1983 le spéléologue Serge Avrilleau cherche, à se faire créditer de la découverte de la grotte de Jovelle effectuée par nos soins en novembre de cette année là Selon ses propres affirmations, demeurées invérifiables, il n’aurait pourtant entrevu que le porche ignorant  superbement ses galeries profondes et son exceptionnel décor pariétal paléolithique. Dans le même esprit, un certain Louis-René Nougier, dans « Rouffignac, la guerre des mammouths » (1) ouvrage dont la cocasserie n’a jamais été surpassée, se prétend, pages 172 et 173, inventeur de la grotte de Lascaux dès 1936. Cette revendication a durablement discrédité son auteur ; Serge Avrilleau ne sortira pas davantage grandi de ses incessantes et absurdes prétentions qui sont cependant relayées ici ou là et tout récemment encore par l’association Lithos, et, bien entendu, par la société française d’étude des souterrains qu’il présida durant plusieurs mandats. lire  Jovelle : une réécriture de la découverte

 (1)   La table ronde 1957

BARITAUD : Célèbre inspecteur des contributions indirectes né à Champeaux en 1909 ( Dictionnaire biographique du périgord. Penaud 1999 ). Un de ses nombreux homonymes pratiquerait la spéléologie en dordogne.

 

BAUDRIER : « Sanglé dans son baudrier le spéléologue arpente la caverne avec la fière impavidité du cheval de trait harnaché pour le labour »

 

BLAIREAU :  Des spéléos importuns envahissent souvent sa demeure au moment crucial de la mise bas et malgré leurs façons de faire plutôt cavalières il ne les traite jamais d'Homos... on suivra son exemple et on s'abstiendra de parler, à leur propos, de blaireaux !

 

CANOT : L'exploration des rivières souterraines de Dordogne ne requiert pas son emploi : on peut donc , sans regret, faire également l'économie de son pilote, le canotier, triste individu qui refuse obstinément d'adopter le casque.

 

CARBURE :  Sous terre, en matière d'éclairage, il y a 2 grandes écoles : les partisans de l'acétylène et les inconditionnels de la pile électrique. Comme toujours, les indécis ont recours alternativement, voire simultanément, à l'une ou l'autre  source d'énergie. Curieusement personne n'utilise plus la bougie dont les qualités dérivées, depuis l'essentielle contribution de René Fallet  (*) ne sont pourtant pas à démontrer (*) René Fallet dans son roman « l'Angevine » trouve à la bougie un usage ludique tout à fait intéressant.

 

CARPE-DIEM : « La cavité se compose d 'un unique couloir sinueux, Les stalactites de la voûte sont curieuses. Elles forment tout l'attrait de cette petite caverne… éclairée électriquement »  B.Pierret  Le Périgord souterrain 1953.  Un éclairage trop cru ne met souvent en valeur que les défauts !

 

CASQUE : Pour s'affilier à la F.F.S le spéléologue casque ; pour adhérer à un club, pour s'assurer, il casque encore, pour acquérir son équipement il casque toujours ; la pratique de la spéléologie transforme l'explorateur souterrain en cochon payant. Le porc du casque est obligatoire.

 

CASTERET : C'est l'histoire d'un mec qui a passé « dix ans sous terre », que dis-je « Trente ans sous terre », et même plus, a faire des « Explorations » « Au pays des eaux folles », qui n'a pas hésité,  comme les « Sondeurs d'abîmes » à affronter les « Profondeurs » le conduisant jusqu' « Au fond des gouffres », et qui, « En rampant », s'est insinué dans les « Ténèbres » de « Mes cavernes »de « Mes cavernes » !!!  Ah non des siennes ! elles lui suffisaient amplement… il en a découvert des centaines dans son terroir pyrénéen qu'il célèbre dans une palpitante et puissamment évocatrice auto-biographie «  Ma vie souterraine » .

 

CATHEDRALE DE CRISTAL : Spectacle décentralisé, désormais annuel, du festival périgourdin « Mimos » les évolutions, sur cordes, d'une petite troupe d'intermittents du spectacle attirent chaque année, dans le sous-sol d'Audrix, la fine fleur des médias périgourdins. La presse locale et les spéléos, comédiens d'un jour, touchent le fond à – 42m !

 

CHEF : Comme il est de son devoir le Chef doit toujours montrer l'exemple au cours d'une exploration et protéger sa tête d'un couvre-chef ; mais attention il doit choisir avec discernement celui-ci car s'il affecte à cet usage un casque militaire on peut le soupçonner de caporalisme. Ce qui, pour le coup, le rétrograde au rang de « Petit Chef »

 

CLASSIQUE : En littérature les classiques ne sont plus beaucoup fréquentés ; Ce qui n'est pas, hélas, le cas, de trop de cavités ainsi labellisées. L'engouement populaire pour les « classiques » du sous-sol périgourdin se tarirait bien vite si elles s'avéraient aussi attrayantes qu'une tragédie Racinienne. Opter pour la préservation des cavernes plutôt que pour l'explosion des effectifs de son club ou de sa « fédé » et le développement du tourisme sportif souterrain ça c'est un choix Cornélien !

 

COMBINAISON : « L'explorateur revêtit sa combinaison » « Le spéléo enfila sa  combine » «  Nono sauta dans sa combarde »  « … Délicatement elle fit glisser sur ses épaules les fines bretelles de sa combinaison de soie… »

 

CORDE : Il n'existe pas d'enquête statistique sur les méthodes employées par les spéléologues pour mettre fin à leurs jours.

 

COUP DE FOUET : Le spéléologue, à bout de forces, en a besoin pour regagner la surface ; comme ses effets se dissipent rapidement il vaut mieux en prévoir…plusieurs litres.

 

DESCENDEUR : contrairement à l'ascenseur il ne fonctionne que de haut en bas ; cet usage restrictif n'en a pas limité la vente qui a atteint des sommets.

 

DESOBSTRUCTION : Un art « mineur » qui peut devenir une fin en soi ( Le Trou de l'Arc, l'Eydze du Raysse …)

 

DESOBSTRUCTION (BIS) : Pour permettre le passage de civières lors d'un éventuel sauvetage certains préconisent, au nom du fameux principe de précaution, l'élargissement préalable des étroitures qui se succèdent tout au long d'un réseau. Au nom de ce même concept fumeux pourquoi ne pas araser les montagnes... de la sorte l'alpiniste chuterait de moins haut !

 

 

DEVISSER :  Rien à voir, pour un simple vice de forme orthographique, avec un quelconque renoncement à de mauvaises habitudes ; remplace, bien au contraire, en langage populaire, la formule « tomber de charybde en scylla ».

 

DUETTISTES :  Samson et Dalila, Héloïse et Abélard, Roméo et Juliette, Bouvard et Pécuchet, Roux et Combaluzier,  Yves et Lucy Coppens, Jean-Pierre et Bernard Bitard…Brigitte et Gilles Delluc

 

ECHELLES : Supplantées par la corde qui autorise une progression autonome rapide en auto-assurance les échelles souples métalliques ont disparu de la panoplie du spéléologue; la pratique de la courte-échelle entre équipiers également.

 

ESCALADE :  Se pratique en Ile de France et dans le Quercy. «  Monte là- dessus et tu verras Montmartre, Monte là-dessus et tu verras Montcuq »

 

F.F.S. : Est à la spéléologie ce que la mère maquerelle est à la fille de joie :  juste une pompe à finances … pour demi-sel !

 

FRONTALE : Rivée sur le casque la lampe frontale du spéléologue le transforme en une espèce de cyclope. Au royaume des nyctalopes le borgne le demeure !

 

GRILLE : La grille métallique de protection est à la caverne ce que la ficelle du string est à nos compagnes, ou à celles qui pourraient le devenir : une puissante incitation  à l'effraction

 

INEDITE (voir vierge) :Inédite ne figure pas au lexique de l'amateur de ténèbres qui préfère découvrir une cavité plutôt que d'admettre qu'il n'en est… que le centième visiteur!

 

INFLATION : c'est une évidence ; de même que le kilo de plomb pèse beaucoup plus lourd que le kilo de plumes, le kilomètre (pédestre ou ventral) parcouru sous terre s'avère bien plus long que son homologue de surface. Au sein de la caverne telle rivière qui mugit dans sa prison de pierre ne serait, sous le soleil, à peine plus qu'un petit ruisseau ; « Au pays du grand silence noir » les dimensions décuplent naturellement comme l'éponge double de volume en présence d'eau dans l' évier! Il n'est donc pas étonnant que le vocabulaire spéléologique rende compte du phénomène. La visite d'une grotte tourne vite à l'exploration et c'est bien normal car le promeneur casqué est devenu, par le seul fait de sa présence dans une galerie où ne parvient plus la lumière du jour, un explorateur. Si la balade réunit 3 ou 4 bons copains elle se transforme, sans coup férir, en expédition riche, à n'en pas douter, d'exploits sportifs héroïques.

 

MARTEL :  Le Christophe Colomb des ténèbres.

MARTEL :  Que pèsent les 2 kilomètres d'un récent « record » du monde de profondeur face aux 163 mètres de la descente de l'aven de Jean-Nouveau accomplie par Martel en 1892?

MARTEL : Dans ses canyons obscurs le Bramabiau chante toujours la geste Martelienne.

MARTEL : L'amoureux des cavernes s'est mis Martel en tête.

MARTEL : « Les abîmes » de Martel sont l'Himalaya de la littérature spéléologique.

MARTEL :Commandeur statufié Martel a repoussé d'une pichenette toutes les tentatives de parricide. MARTEL : L'avocat défroqué, a trop bien défendu la cause de « La France souterraine ».

MARTEL :Martel a ramené le fond des gouffres en pleine lumière.

 

MOUSQUETON : On s'interroge toujours sur l'utilité réelle, sous terre, de ce fusil court et léger en usage jusqu'à la seconde guerre mondiale

 

PIERRE VIDAL : Pseudonyme sous lequel les adhérents du Spéléo-Club de Périgueux ont signé « Cavernes en Périgord »

 

PITON : Le piton à expansion ou spit-roc est à la caverne ce que l'A380 sera aux populations qui le recevront sur la gueule !

 

PREMIERE : La découverte, synonyme  de « première », constitue l' objectif suprême de l'explorateur souterrain  qui, en règle générale, préfère être suivi que suivant. Encore que, pour mettre un jour ses pas dans ceux d'un prédécesseur magdalénien auteur de fresques pariétales, il s'accommoderait bien de la position inverse.

 

PROSELYTISME :  Engagez-vous ! Rengagez-vous ! Le prosélytisme est à la spéléologie ce que la liquidation judiciaire est à l'entreprise : son arrêt de mort.

 

PROSPECTION : Etude de marché grandeur « nature »

 

PROUMEYSSAC : Tout le monde en convient… c'est un gouffre à pognon. Comme quoi les expressions imagées ne doivent pas toujours être prises au pied de la lettre.

 

REPTATION : Mode de locomotion adopté par les spéléologues qui veulent s'introduire, ou se faire introduire, dans les cabinets ministériels ou préfectoraux .

 

S'ENCORDER : Au cours de l'exploration d'un gouffre le spéléologue doit toujours s'encorder… la corde toutefois ne lui offre aucune protection particulière face à la charge d'un troupeau de vaches désireuses de l'encorner !

 

SIGLES : hors contexte peuvent parfois prêter à confusion : la Sécurité Sociale. qui traite votre feuille de maladie est une création de la 4ème république pas du 3ème reich. Le Club Alpin Français n'est pas habilité à verser les allocations familiales. Le  Groupe spéléologique périgourdin, G.S.P, n'est pas un shampoing pour cheveux Gras, secs ou pelliculeux , le Spéléo-club de la Vallée de l'Isle, S.C.VIS, n'en aurait fait subir aucun, jusqu'à présent, à ses adhérents !

 

SPELEO-DORDOGNE : La vénérable revue du S.C.P. publie depuis des décennies d'excellents articles sur le milieu souterrain. Majoritairement leurs auteurs ne sont pas, pourtant, ceux des adhérents de l'association jugés communément les plus pertinents dans les domaines de la géologie, préhistoire,  archéologie… Mis à part certains qui donnent régulièrement à Spéléo-Dordogne l'éphéméride (d'un intérêt purement égotiste) de leur activité la plupart des autres réservent le fruit de leurs recherches à des publications jugées plus valorisantes pour leur lectorat : celui de SD serait-il à leurs yeux Scientifiquement Déficient ?

 

SPELEOLOGUES :  De la caverne ils savent parler car ils ne sont pas muets… c'est pourquoi, par charité, on ne les a pas affublé du sobriquet de Spéléographes.

 

TEXTOS : Agréé DDJS, le CDS 24,organisme décentralisé de la FFS et membre du CRS et du COS 24 regroupe le GSV, le SCP, le G3S, l'ASP, le SCC, le GRES et le GSP. Il vient de tenir son A.G. au N.T.P en présence des représentants du C.G. 24 . Le C.T.D du S.S.F a préconisé, approuvé par le CODIS, le COG, la DSC et le SIDPC, l'emploi du GPS complément utile de la TGT. Le CTR et le CTDA se sont félicités, pour leur part, de l'attribution d'un BIP à la COMED.

 

TOPOGRAPHIE : lever le plan d'une caverne au 1/1000ème est un acte tellement réducteur qu'il pourrait faire passer son auteur, si le mot existait, pour un véritable topoclaste.

 

VIDAL Pierre : l'auteur majeur de la spéléologie périgourdine. Rappelons que depuis 1974 la majorité est fixée à 18 ans !

 

VIERGE : Dans le vocabulaire spéléologique le mot est du genre masculin ambigu et s'emploie exclusivement au singulier… Quand un spéléologue « fait du vierge » généralement il exulte… autant dire qu'il est aux anges lesquels, il faut bien l'avouer, ne sont que de vulgaires castrats ! Oh Sainte Vierge 

 

VILLARS : et la manière de faire fructifier son patrimoine


03/06/2006
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