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Coloration du Trou de Bonneau (ou de Bono)

 
 
Une coloration de la perte du Trou de Bonneau
 
Exploitant des travaux de Ch.Carcauzon entrepris voilà près de 22 ans, le Comité départemental de Spéléologie de la Dordogne a procédé, début février 2008, à une coloration à la fluorescéine des eaux enfouies au Trou de Bonneau.
 

À ce jour leur sortie à Brantôme (1) n'a toujours pas été confirmée, bien qu'elle semble probable en raison de l'existence de failles d'axe Nord-Ouest Sud-Est présentes en aval de Saint Crépin . Celles-ci pourraient en outre drainer les apports des pertes voisines du Meyrat et de Cantillac ( Ch.C Spéléo-Dordogne, activités 1986 ). Il est regrettable cependant que le gouffre des grèzes ouvert plus d'un kilomètre en aval du Trou de Bonneau n'ait pas fait l'objet d'une surveillance approfondie : cette cavité de 15 mètres de profondeur et de 100 mètres de développement est à coup sûr un regard sur le réseau hydrogéologique ennoyé en cette période de l'année ; Elle est caractérisée par l'étroitesse de ses galeries comme par l'importance de son remplissage alluvionnaire argilo-sableux. Le passage de la coloration, très ralenti, pourrait ainsi excéder 3 semaines, voire beaucoup plus si la résurgence devait être éventuellement, ainsi que le croient les anciens du pays, le bouillidour du puits de Fontas proche de la confluence de la Dronne et du Boulou.

Cette hypothèse qui reste parfaitement envisageable et devait entraîner la pose de fluo capteurs sur site a-t-elle été prise en compte par les auteurs de l'expérience : ceux-ci devraient le faire savoir  prochainement comme semble le croire le localier du journal. « Les résultats des analyses devraient être révélés dans les prochains jours. »

 

Ch.C le 15/2/2008

 (1)l'exutoire de la circulation hypogée pourrait bien être la source de l'abbaye de Brantôme  dans les bassins de laquelle barbotent les truites d'élevage de la fédération de pêche.

 il faut aussi envisager la possibilité d'une résurgence au captage de La Roque ou plus en amont sur la Dronne à la hauteur de Condat/Trincou

 

Trou du Bonant, de Bonneau ou de bon(n)o ?

C'est sur le site des opposants au circuit de Bagatelle (http://www.court-circuit-dordogne.com/index.html) que la vaste perte absorbant, au cœur du tautologique Bois de Bodifer un ruisseau temporaire,  a été dénommée, pour la première fois, Trou du Bonant.

            Repris par le quotidien Sud-Ouest dans son édition du 15/2 le toponyme nouvellement apparu se substituera-t-il demain à la traditionnelle A.O.C Trou de Bonneau qui désigne, depuis toujours, dans la contrée ce remarquable phénomène karstique publié sous sa forme vernaculaire par Ch.C  dès 1986?

            Peut-être s'il est définitivement établi que l'usage de Trou de Bonneau est erroné . Dans l'attente de preuves écrites anciennes irréfutables il ne paraît pas cependant utile de procéder immédiatement à ce remplacement.

Quoi qu'il en soit du choix à opérer dans l'avenir, cette proposition récente pose  malgré tout un intéressant problème d'onomastique.

De prime abord, Il paraissait logique de se fier à la version locale usuelle et d'imaginer qu'on avait affaire à un anthroponyme. Bonneau évoquant un personnage du terroir comme Miette à Nailhac , Jean du noir à Saint Félix de Mareuil, ou Grellety à Chalagnac. (1) Puisque Jules Bonnot, on le sait est mort à Choisy-le-roi et non pas dans les bois de Saint Crépin de Richemont, on écartera toute référence à ce héros populaire du début des temps modernes.

Sans regret on pourra rejeter une allusion hydronymique (Bonneau Bonne eau eau bonne) à la qualité d'une onde promise à une laborieuse circulation souterraine dès qu'enfouie dans la perte. Sa turbidité et sa charge alluvionnaire ne la prédisposent pas plus aujourd'hui qu'hier à une consommation humaine dépourvue de désagréments comme de risques sanitaires  !

En revanche il n'est pas possible d'écarter sans examen approfondi l'hypothèse de la formation du nom à partir du suffixe gaulois on(n)a, on(n)o, la source, le cours d'eau, la rivière,  présent dans Dronne, Nizonne, Lizonne notamment.

L'excellent travail d'André Pégorier  « Les noms de lieux en France, glossaire de termes dialectaux » IGN 1997 révèle une autre piste voisine digne d'intérêt . Selon l'auteur Bono qui peut aussi s'orthographier Bonno serait un mot féminin, en usage dans ce limousin dont fait presque partie la commune de Saint Crépin de Richemont . Il définirait « le terrain marécageux, le bourbier, la fondrière » et évoquerait également le drainage d'eau courante ,ruisselante ou suintante par une dépression ou une doline

La perte du Trou de Bonneau ou de Bonno a tout à voir avec cette description profondément ouverte qu'elle est au beau milieu d'un massif calcaire abondamment recouvert de sédiments argilo-sableux qui ont rendu quasi impénétrables les conduits hypogés de, la cavité.

Quant à l'origine du nom de Bonant elle demeure bien obscure . Elle renvoie, sans plus d'explications, à un exotique Mesnil-Bonant (la ferme de Bonant, bonant n'étant qu'un anthroponyme) petite localité de la Manche : sans doute n'est-elle dans le cas présent, qu'une transcription maladroite de Bono(a) prononcée par un locuteur bilingue français-occitan.

Nous accueillerons avec reconnaissance toute information complémentaire permettant de résoudre ce point d'étymologie encore sujet à controverses  ! 

Ch.C le 3/3/2008

(1) la grotte de la Miette, la goule Jean du noir et le cluzeau de Grellety sont quelques-unes des cavités célèbres du Périgord.



08/07/2008
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